L’ÉVOLUTION DES AFFICHES DE FILM

Histoire et devenir de l’affiche de cinéma

L’histoire et l’évolution des affiches de film n’a pas commencé hier.

« L’art de l’affiche de cinéma est de réduire en une image ce que le metteur en scène a réalisé en 350 000. » (Stanley Kubrick)

Les affiches de cinéma sont apparus en même temps que l’industrie du Cinéma elle-même. C‘est-à-dire à la fin du XIXe siècle. Elle permet de faire la publicité d’un film avant ou pendant son exploitation en salles de cinéma.

Les affiches de cinéma : le principal outil promotionnel d’un film.

 Les studios lui consacraient donc un budget conséquent. Ils faisaient appel aux artistes les plus talentueux pour distinguer un film de ses concurrents.

Certains artistes se sont ainsi spécialisés dans la création d’affiches de cinéma. Les studios allant parfois jusqu’à les embaucher sous contrat pour s’assurer une production régulière et qualitative d’affiches. Ces artistes spécialisés sont appelés « affichistes » de cinéma.

Grâce à ces artistes de talent. Les affiches de cinéma s’émancipent de plus en plus des codes de l’affiche publicitaire classique. Elles gagnent en originalité et en beauté, et deviennent de plus en plus attractives pour les esthètes et les cinéphiles. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers collectionneurs d’affiches de cinéma.

La quantité d’affiches nécessaires pour la promotion des films augmente en même temps que le nombre de salles de cinéma. Au fil des années, les modes d’impression se modernisent pour permettre une production d’affiches plus industrielle : à la sérigraphie succède la lithographie, puis l’offset dans les années 1950, technique d’impression aux couleurs moins riches que la lithographie mais aux tirages supérieurs, c’est-à-dire permettant d’imprimer un plus grand nombre d’affiches de cinéma. Cette évolution des techniques d’imprimerie aura également un impact sur les formats d’affiches de films, avec notamment l’exemple de la petite affiche de cinéma française qui passe avec l’offset de 40x60cm à 40x54cm (pour plus d’infos sur le sujet des dimensions d’affiches, lisez notre page dédiée aux différents formats d’affiches de cinéma).

En termes artistiques, l’illustration est la technique dominante jusqu’au début des années 90, avant d’être supplantée par le photomontage.

La photographie fut introduite dans la conception des affiches à la fin des années 50. Grâce au remplacement de l’impression lithographique par l’impression offset qui facilite l’emploi du photomontage. Pour les distributeurs, la création d’affiches de cinéma par photomontage présente l’avantage d’être moins chère et plus rapide que l’illustration. Malheureusement cette technique artistique est aussi plus restrictive que l’illustration en terme de création originale. La preuve ci-dessous avec deux exemples d’affiches cultes. Elles utilisent chacune de ces techniques artistiques. La première est une affiche du Bon, la Brute et le Truand. La deuxième est un photomontage pour le fllm Psychose (artiste inconnu).

Avec l’augmentation du nombre de films en salle, la concurrence est telle que les professionnels sont conduits à diversifier les outils promotionnels : bande-annonce, presse, radio, télé et internet deviennent des médias courants de promotion du film, réduisant mécaniquement le budget dédié à l’affiche de cinéma.

L’affiche de cinéma reste cependant un support essentiel de la promotion du film.

En effet dans sa version la plus minimaliste, la campagne publicitaire d’un film comporte aujourd’hui deux éléments : la bande-annonce et l’affiche de cinéma.

Aussi, pour concilier la baisse du budget et des délais avec la nécessité de réaliser une affiche attractive, la plupart des distributeurs choisissent de délaisser l’aspect artistique (plus long, plus couteux) pour se concentrer sur des techniques éprouvées de remplissage de salles, comme par exemple le gros plan sur l’acteur vedette, le regard perçant et la posture héroïque, ou encore le très classique dos-à-dos des deux acteurs principaux… le tout étant bien sûr généralement réalisé par photomontage plutôt qu’en illustration.

Dans l’affiche moderne, on voit également apparaître une couleur de fond standard signalant le genre du film (blanc pour la comédie, noir pour le thriller…), avec depuis les années 2000, des distributeurs qui vont jusqu’à pré-tester l’impact des visuels sur un public représentatif.

Conséquence de cette rationalisation intensive des techniques de création d’affiche : une tendance à l’hyper-standardisation des visuels, avec des affiches de cinéma qui se ressemblent toutes, comme le démontre très clairement cet édifiant montage du distributeur Christophe Courtois :

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