It Follows : une sexualité maudite 

En 2014, est sorti le film d’horreur It Follows, réalisé par l’américain David Robert Mitchell. Il met en avant un étrange esprit démoniaque qui s’immisce dans les ébats sexuels des jeunes. Mais quelles métaphores se cachent derrière cette entité ?

Du romantisme au cauchemar

Dans une banlieue américaine à moitié abandonnée, un groupe de jeunes est touché par une malédiction sexuellement transmissible. Jay, une jeune adolescente éprise d’amour pour Hugh, voit son destin basculé. Premier copain. Premier bisou. Première fois. Mais dernière chance de survivre. Après avoir fait l’amour dans une voiture, Jay se réveille ligotée à un fauteuil roulant. Son partenaire, à côté, lui explique ce qu’il lui a transmis pendant leur rapport : une entité. Maintenant, elle seule peut la voir. La créature prend une forme différente à chaque fois tout en gardant une apparence humaine. Elle cherche bien sûr à tuer ses proies. Sa stratégie ? Traquer et s’approcher lentement. Rien ne pourra l’arrêter : ni même un coup, ni même une balle. Rien.

Prenez en de la graine !

Une malédiction sexuellement transmissible. Ça ne vous rappelle pas quelque chose ? Si on remplace « malédiction » par « maladie », ça donne « Maladie Sexuellement Transmissible ». Et oui, on peut voir cette œuvre comme une critique du sexe sans protection. Il faut savoir que le film se concentre principalement sur des jeunes, encore adolescents, qui découvrent leur sexualité. La jeunesse est bien connue pour être insouciante, naïve et souvent euphorique. Ce qui explique les risques importants de la propagation des maladies sexuellement transmissibles chez les 15-24 ans. Bien que cela paraisse évident, David Robert Mitchell ne cherche pas à faire une sensibilisation autour du sexe mais plutôt à mettre en image ses pires cauchemars : être suivi par ce que l’on ne connaît pas.

Plus qu’une sensibilisation

It Follows traite des angoisses de l’adolescence, des troubles de l’appétit, de la drogue ou encore du suicide. La créature démoniaque est une métaphore de la honte par rapport à l’acte sexuel et de la peur d’entrer dans le monde adulte. Tout au long du film, on remarque que les personnages sont constamment repliés sur leur passé. Cette nostalgie est renforcée par l’ambiance de It Follows qui rappelle les années 80 (voiture, télévision et vêtements). Pourtant, on remarque quelques voitures récentes, des téléphones portables et une étrange liseuse futuriste. C’est une volonté du réalisateur de brouiller les pistes. Cela fait allusion à l’adolescence, période de transition, dans le déroulement de la vie, coincée entre une enfance passée et une vie future d’adulte.

Ancré dans l’histoire de l’horreur

A la fois sensorielle et terrifiant, It Follows nous emmène dans ses ébats d’horreur. Par simplicité et son esthétique remarquable, il instaure un climat continuel de crainte et de peur sans usé d’effets gore. C’est tout l’art d’effrayer. It Follows s’ajoute à la liste des meilleurs films d’horreur de la décennie 2010 aux côtés de Conjuring, Get Out ou encore Sinister. Il aura influencé de récents films comme Smile pour son côté atypique et simple.

Crédit image de mise en avant: Northern Lights Films

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